L’adolescent.e est mis.e au défi de se différencier sans bousculer l’ordre familial et social, de maintenir des liens de confiance alors que son identité change, tandis que ses croyances et ses valeurs héritées sont mesurées et éprouvées à l’épreuve de sa croissance et de son devenir.

Cette période d’instabilité est cruciale afin de se forger de nouvelles assises narcissiques, créatrices de potentialités propres. D’autant que l’adolescent affronte une solitude nouvelle (cherchant tant le contact ou au contraire s’isolant de peur d’être mis à l’épreuve de l’autre dont il a besoin) tout en étant poussé à interagir de plus en plus avec autrui, avec le monde extérieur.

Dans ce contexte, la communication devient un enjeu puissant parce qu’elle est à présent vecteur sensible entre le dedans (ce qui est nouveau dans le corps) et le dehors (ce qui est nouveau dans la relation au monde). Et parfois entre le soi encore enfant et le soi en train de devenir adulte. L’insécurité que ressentent certains adolescents vient naturellement des changements à la puberté de corps et de culture. On se jauge, on se juge, dans un jeu de miroir permanent.

Or l’autonomie tant désirée est menacée quand l’adolescent ne peut exprimer à son aise ses besoins et ses peurs. L’enjeu de la communication orale se joue entre cette peur à laquelle il faudra bien un jour ou l’autre (mieux vaut tôt) se confronter et la reconnaissance de besoins qui fondent le futur Moi adulte (parfois simplement c’est se rassurer). Il est donc essentiel d’aider l’adolescent à construire une véritable sécurité intérieure, physique et psychique, qui lui permettra d’aller se mesurer au monde extérieur avec suffisamment de confiance et d’élan.

L’adolescence et la communication orale

D’autre part, la communication orale adolescente a besoin de devenir plus explicite, plus cohérente et de se stabiliser pour que l’adolescent puisse s’exprimer et pour qu’il puisse créer des liens nouveaux dans différents contextes, y compris avec ses propres parents et des amis déjà connus.

La prise de parole publique est le lieu même où les ressources de l’adolescent sont mises à l’épreuve : là se mesure, vis-à-vis de soi et surtout des autres, sa capacité à échanger, et bien sûr se mesure l’estime de soi. L’image de soi doit être soutenu dans ces moments où elle est engagée face à autrui, face à ceux qui vont nécessairement juger : parents, profs, amis. 

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