Une douleur dans le corps ? de la psychè ? une blessure, une émotion, un blocage ? Et nous n’y sommes pas… Le langage quotidien l’étouffe ou l’exalte sans qu’il soit possible de l’approcher. Et souvent nous finissons par nous précipiter sur la blessure, le lieu de la douleur, l’endroit du corps, où nous croyons aveuglément qu’il y a ici même souffrance… Mais comment atteindre là où il est vraiment besoin ?
La Méthode Phoenix Capacity® permet de se frayer un chemin singulier dans la forêt de notre corps imaginé, réel, rêvé et finalement imaginal, à la rencontre de cette douleur, de cette souffrance. C’est tout un voyage que la personne exploratrice, qui se plaint de son corps ou qui voudrait mieux le voir réagir, commence, en entrant elle-même dans son propre corps à la découverte de son mystère, de sa complexité. Témoignant de sa propre imagination active, intense.
Qu’est-ce qui l’attend ? Un chemin tissé de rencontres et de dangers, de merveilles… Un chemin parcouru de péripéties et de beautés…
Au-delà d’être une méthode, Phoenix Capacity propose une attitude thérapeutique pour instaurer un climat singulier avec la personne invitée à entrer dans cette exploration de son corps. L’accompagnant de cette épopée intérieure inter-vient a minima et il va s’accorder à l’explorateur avec empathie et surprise, au diapason des résonances émotionnelles qui se manifestent. Le questionnement n’oriente pas, il donne des points d’impulsion, comme s’il se limitait à alimenter un feu qu’il ne connaît pas.
Au cours de ce voyage, de ce rêve éveillé, l’explorateur témoigne de l’Enfance de son imaginaire, au point de jonction entre intuition, inspiration créatrice, et conscience collective. Une symbolique secrète peut alors s’exprimer. Est-ce la voix de ce qui n’a jamais encore été dit ? Après quelque temps, les premières images archétypales, fruits de l’imaginal, se fraient une voie et apparaissent, entre sensible et intelligible.
Dans le temps même de ce voyage, est inclus le temps psychologique de changement de la personne. Le temps de la décision de changer. C’est ce qui fait toute la force de cette méthode où il est question d’entrer dans la lenteur du corps. Le voyage est parcouru dans un espace-temps qui relève du temps intime et nécessaire au changement. Ainsi, tout ou presque devient possible et même (et surtout) ce qui est improbable, imprévisible. On assiste souvent à une libération de forces vives et d’émotions du rire aux larmes. L’explorateur oscille entre stupéfaction et satisfaction.
Là où l’hypnose Ericksonienne génère un trouble puissant et permet une finesse de l’écoute des contenus de l’inconscient par un ralentissement des réactions du sujet, la MPC s’ancre dans un rapport plein d’abandon et de délicatesse, d’effacement, pour laisser place à une rencontre inédite où l’imaginal est trait d’union et de réconciliation au cœur du corps.
Il faut une vraie innocence pour accéder à cette essence, à ce qui est primitif en nous, à cette sorte d’immédiateté au monde qui nous fait parfois défaut.
En ce sens, la MPC va à l’essentiel, est une méthode matrice. Comme à une origine de la thérapie ?
Il est souvent question en thérapie hypnotique de chercher à externaliser/extérioriser la voix intérieure du sujet, par le souffle, le corps, par le non-verbal ou le verbal. Cette voix intérieure nous rend responsables, garants de nos actes, et revient souvent sur les événements, tour à tour liés à la motivation, à la consolation, à la culpabilité, à la valorisation de soi, – dialectique intérieure de nos décisions. Cette voix, ou plutôt ces voix multiples, ont incorporé des freins, des menaces, une insécurité, une souffrance répétitive…
En cours de ce voyage de régénération Phoenix, cette voix intérieure – ce langage intérieur – se traduit sous forme de représentations d’images, de sons, de voix entendues, de senteurs, de ressentis, de goûts, sous forme de personnages imaginaires, d’apparitions de toutes sortes… Ces “voix” du corps donnent voix aux chapitres complexes de notre vie, à cet autre-soi : c’est un commentaire tout entier et très riche qui documente au sens fort ce qui se cache, comme un immense auto-recadrage qui s’offre à l’explorateur. Ce langage intérieur profère et fait/défait des états émotionnels, active des zones, des processus biologiques, régénératifs. Il symbolise lutte intérieure et positionnement profond de l’être. Des dialogues ont lieu, des messages surgissent. C’est une véritable auto-maïeutique. Et au final, toutes ces rencontres ne sont que des voix multipliées messagères du corps, du souvenir, de la mémoire, des parents, des amis, mais aussi celles des conflits, des pulsions, des désirs, de la poésie, des ancêtres… du vent et de la pluie…
Ainsi, futurisations, régressions, négociations alternent au rythme de l’exploration. C’est vertigineux et l’accompagnant est le témoin privilégié de ce qui se trame chez l’explorateur, de l’expression de cet au-delà qui nourrit la solution imaginale.
“J’ai appris au cours des années que j’essayais trop de diriger les patients. Cela m’a pris longtemps pour accepter de laisser les choses se dérouler d’elles-mêmes et d’utiliser ce que les sujets présentaient .” Milton Erickson